22 Juil 2025
Galicia, Espagne
Textiles et vêtements durables

Comment les pelures d’oignons et les coquilles de noix redéfinissent-elles votre style vestimentaire ? Almudena Cerezo, créatrice qui a quitté le monde désabusé de la fast fashion pour lancer une révolution silencieuse, a la réponse. Son projet, Materia Botánica, ne se limite pas à la création de beaux vêtements ; il s’agit de transformer les déchets agricoles en textiles biodégradables époustouflants qui prouvent que le développement durable n’est pas qu’une tendance, mais l’avenir..

Almudena Cerezo, créatrice originaire de Navarre, aujourd’hui installée en Galice, a quitté un monde dont l’essence et le fonctionnement l’ont laissée désillusionnée. Mais fermer cette porte lui a permis d’en ouvrir une bien plus vaste, aboutissant à la naissance de son projet, Materia Botánica : une révolution silencieuse dans le textile durable, ancrée dans la terre, les saisons et la conviction que la mode ne devrait jamais survivre à la planète.

« En travaillant dans la fast fashion, j'ai réalisé à quel point tout cela était déconnecté des gens, des processus, de la nature », explique Almudena. « Je voulais revenir à la matière, à l'artisanat, à quelque chose d'honnête. »
De la fast fashion à la couture compostable : repenser les textiles avec les déchets agricoles | The Switchers

Lancée en Galice grâce à une bourse de recherche textile, Materia Botánica est à la fois une ligne de vêtements et un laboratoire vivant. Almudena teint à la main des vêtements en laine avec des pigments extraits de déchets agricoles, comme des pelures d’oignons, des coquilles de noix ou des feuilles d’artichaut. Résultat : un vêtement biodégradable, sans fibres synthétiques, sans colorants toxiques et sans impact environnemental en fin de vie.

Dès le départ, notre principe directeur a été la recherche d’une véritable durabilité. Créer un produit à partir de matériaux naturels et locaux, réutiliser les déchets, soutenir les petits ateliers de notre communauté et créer un produit entièrement biodégradable qui, en fin de vie, pourrait nourrir la planète..” 

Avec plus de 2,2 milliards de tonnes de déchets produits chaque année dans l’Union européenne, il est urgent de mettre en place des initiatives transformatrices et locales comme Materia Botánica. L’adoption de modèles d’économie circulaire offre une voie prometteuse, car ils contribuent à réduire les dommages environnementaux et à promouvoir une utilisation plus responsable des ressources naturelles.

En Méditerranée, l’urgence d’adopter des stratégies d’économie circulaire est renforcée par les enjeux pressants de durabilité, mais la mise en œuvre est complexe. Le Secrétariat de l’Union pour la Méditerranée souligne que la construction d’une économie circulaire verte dans la région exige des efforts coordonnés de la part d’un large éventail d’acteurs, notamment les organismes gouvernementaux, les entreprises, les chercheurs et les organisations de la société civile, faisant de cette transition un défi collectif et multiforme.

Dans le cas de Materia Botánica, le passage aux teintures végétales est intervenu après qu’Almudena eut découvert une statistique alarmante : si l’ensemble de l’industrie de la mode utilisait des teintures naturelles traditionnelles, il faudrait les trois quarts des terres émergées pour produire suffisamment de couleurs. « Ce fut un signal d’alarme. La solution ne pouvait pas être simplement « naturelle », elle devait être régénératrice », explique-t-elle. C’est alors que ses recherches se sont tournées vers les déchets comme ressource.

Aujourd’hui, Materia Botánica opère à petite échelle, chaque pièce étant fabriquée et teinte manuellement. C’est un projet solo, mais profondément soutenu par un réseau d’agriculteurs, d’artistes et d’alliés locaux qui croient en la vision d’Almudena.
Le chemin a été long, mais il a marqué des étapes importantes. Il y a sept mois, elle a lancé sa boutique en ligne et, plus tôt cette année, elle a terminé une résidence artistique dans un centre d’art contemporain.
Pour l’avenir, Almudena reste optimiste.
« Je pense que le développement durable nécessite à la fois une réglementation et une éducation. Nous devons lutter contre l’écoblanchiment, mais aussi expliquer son importance », déclare-t-elle. « Les petits créateurs, même les plus petits artisans locaux, sont essentiels. Ils sont porteurs de culture, d’équilibre et de résilience. »
Ses conseils aux futurs entrepreneurs verts sont clairs : « Faites confiance à votre chemin, développez votre réseau et, surtout, soyez patients. »

 

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